3 questions à… Sylvain Rabuel, Président du Groupe DomusVi
Pourquoi devenir partenaire de l'Université d'Été “Villes, Territoires & Vieillissement “ ?
Comme vous le savez, DomusVi est l'un des leaders de l'accueil, de l'aide et des soins aux personnes fragilisées par l'âge ou la maladie présent désormais dans 9 pays : en France, en Espagne, en Allemagne, au Portugal, en Irlande, aux Pays-Bas et en Amérique latine grâce à des services, des habitats et des thérapies innovants qui préservent leur qualité de vie et leurs relations sociales.
La question de la place des personnes âgées dans notre société est un enjeu sociétal majeur. Les défis qui nous attendent sont immenses et exigent des réponses fortes. Nous avons aussi besoin que la société s’en empare plus largement qu’aujourd’hui. Il sera nécessaire de mobiliser toutes les parties prenantes, pour adresser ces défis et y apporter des réponses concrètes.
Nous avons été les pionniers il y a plus de 35 ans, nous continuons à l’être en proposant des services, des habitats et des thérapies innovants qui préservent leur qualité de vie et leurs relations sociales et en participant au débat. Ces questions sont au cœur de nos réflexions de nos équipes et il de notre rôle de dialoguer avec tous : architectes, philosophes, pouvoirs publics sur ces sujets et plus globalement avec les principaux acteurs et experts du secteurs autour de la question de l’habitat des seniors. Il nous est donc apparu comme évident d’être partenaire de l’Université d’Été “Villes, Territoires & Vieillissement” pour cette première édition à Reims.
Quels projets ou initiatives innovants votre organisation met-elle en oeuvre pour répondre aux défis du vieillissement ?
Chez DomusVi, nous nous y préparons intensément. C’est le sens de notre projet stratégique Domus2025 lancé le 1er juillet dernier. Parce que bien vieillir, ce n’est pas subir, c’est pouvoir choisir où, quand et comment vieillir, nous concevons et opérons des services et habitats adaptés, médicalisés ou non, et luttons activement contre ce qui constitue la principale injustice du vieillissement, l’isolement.
Très concrètement, notre plan prévoit notamment la rénovation de 152 établissements d’ici 2030 et la reconstruction à neuf de 50 autres d’ici 2025 qui s’ouvrent vers l’extérieur.
Nous travaillons aussi des projets très innovants sur la question de la redynamisation des cœurs de ville autour de l’intergénérationnel par exemple. Nous serons amenés en reparler.
Dans les années à venir, quelle innovation vous attendez-vous à voir émerger dans l’habitat des seniors ?
Notre conviction c’est qu’il faut penser différemment en matière d’habitat et sortir d’un modèle collectif qui s’est trop imposé aux personnes âgées pour tendre vers plus de personnalisation et donner à chacun les moyens de choisir pour bien vivre sa vie.
Ainsi, dans les Ehpad, il s’agira désormais de concevoir des logements et non des chambres. De proposer une vie sociale choisie et personnalisée grâce à des activités à la carte à l’intérieur des Maisons comme à l’extérieur et en concevant des espaces flexibles permettant d’accueillir du public et des activités variées dans nos murs. Et enfin de concevoir une maison telle une plateforme c’est-à-dire dont les services bénéficient à la fois à ses habitants mais aussi aux habitants alentours. Nous avons activement contribué au rapport sur « l’ehpad du futur » avec le Think Tank Matières grises qui fait des propositions dans ce sens. Notre seconde conviction, qui s’inscrit dans la lignée de la première, c’est que ces habitats seront multiples. Je crois à la complémentarité Ehpad / Domicile / Résidences services. Au lieu d’opposer les types de services et d’habitats, comme on l’entend trop souvent aujourd’hui, il faut au contraire les démultiplier, pour offrir du choix aux personnes âgées, et faire fonctionner ces services et habitats en écosystème.